formation traction animale asine

Nous avons arrêté le calendrier des formations pour le premier trimestre 2017. Cinq stages sont au programme, vous pouvez les retrouver en cliquant ici



Pour toute formation de traction asine à la demande n'hésitez pas à nous contacter : formasine@gmail.com
06 32 23 61 94


mardi 26 avril 2011

encore des photos

https://picasaweb.google.com/106917304010487051593/TractionPhotoAlain?authkey=Gv1sRgCKTQ78fjmqHGQg#

Après les photos de Camille et de Jacques voici le lien vers celles d'Alain (triées sans les plats du restaurant !)
merci Alain

balances de collier

Nous avons vu le fonctionnement sur place des balances de colliers lors d'attelage en file.
Cette technique a été remise au goût du jour par l'association Hippotèse (association qui travaille beaucoup sur la traction animale (bien que plus orientée vers les chevaux).
Je vous joins le lien qui permet d'accéder aux articles sur les balances de collier et je vous invite à consulter régulièrement le site de nos amis d'hippotèse.
http://hippotese.free.fr/matos/fichtec/fichte02.htm

vendredi 22 avril 2011

un article sur l'intérêt de la traction asine en maraîchage

L’intérêt de la traction asine en maraîchage biologique (Jean-François COTTRANT)

On observe une progression importante des ateliers de maraîchage biologique. Un certain nombre d’entre eux choisissent d’utiliser la traction animale et notamment asine. Quels en sont les avantages ?
·        Maîtrise de l’énergie
o       Les investissements et la main d’œuvre
Contrairement aux actions mécanisées, la traction animale ne nécessite pas d’investissements coûteux. Ceux-ci sont dans une proportion de 10 à 20 fois plus faibles en faveur de la traction animale par rapport à un équipement mécanisé. Ce rapport est dans la fourchette haute pour la traction asine. Ceci étant dit, les investissements nécessaires soit qualitativement importants (ânes, harnais et outils). La performance de l’exploitation en dépend.
Par contre la main d’œuvre nécessaire pour réaliser le même travail est plus importante. Le ratio dépend de la surface de l’exploitation, des cultures et des pratiques agronomiques. Quoiqu’il en soit, que l’on travaille ou non en traction animale, la main d’œuvre est importante en maraîchage biologique.

o       La traction
Une des principales caractéristiques de la traction asine est la maîtrise possible de la plus grande partie de l’énergie dépensée sur l’exploitation. L’exploitation sera donc, pour la production au moins, peu sensible aux fluctuations externes.
La limite du réservoir énergétique est cependant la force de traction des ânes.

o       La fumure animale
Les engrais produits sur l’exploitation vont fournir une base de fertilisation des cultures. L’apport de fumure animale est un avantage non négligeable. Le fumier d’âne est riche en carbone et relativement pauvre en azote. Son utilisation directe est donc délicate. De plus la fréquence des cultures ne permet souvent pas une décomposition totale du fumier. Il est donc préférable de composter le fumier avec les autres déchets organiques de l’exploitation. Ceci a aussi l’intérêt de ne pas recycler directement les graines des adventices de cultures que l’on veut éliminer (voit chapitre suivant sur les prairies temporaires).

·        L’occupation du sol
L’introduction de la traction asine dans un système maraîcher est consommateur d’espace. Cette consommation peut être mise à profit par l’exploitant en optimisant la surface tant en terme d’assolement que de rotation.
o       L’introduction et la valorisation de prairie temporaire dans la rotation
L’utilisation d’âne nécessite un minimum de prairies pâturables. Le minimum est de 30 ares par animal. En plus de ses deux fonctions pour l’animal (production d’herbe fourragère et  disponibilité d’un parcours), la prairie opère un nettoyage des sols après plusieurs années de cultures intensives durant les quelles les adventices se sont développées. La prairie temporaire est donc un moyen efficace de lutte contre le salissement des futures cultures. Mais son rôle ne se limite pas là : elle permet de rééquilibrer le rapport C/N des sols (il faut alors choisir les bonnes espèces et les bons mélanges en fonction de son sol) et, par l’action de ses système racinaires, elle favorise l’activité microbienne du sol et les échanges entre les différents horizons. Elle diminue ainsi l’effet « semelle de labour ».
Pour être efficace, la prairie temporaire ne doit être surpâturée et doit être implantée sur des périodes assez longues mais on tiendra aussi compte des éventuels problèmes de parasitisme : le durée optimale semble être de trois ans.

o       L’optimisation du parcellaire
Sur des petites surfaces, ce qui est souvent le cas en maraîchage biologique, l’accès aux cultures est consommateur d’espace. Avec la traction animale asine, cet espace peut être réduit au minimum, voir complètement absent. En effet, les animaux peuvent accéder à toutes les parties de l’exploitation en passant à travers les cultures. De même, les zones de retournement en bout de rang ne doivent pas être aussi conséquentes qu’avec des engins mécanisés ou des chevaux, les animaux pouvant même rentrer dans la culture suivante pour terminer le rang.

o       L’optimisation de l’espace (inter rang, association)
Les rangs courts ne sont pas non plus un obstacle aux cultures attelées. Une des caractéristique importante de la traction animale asine est sa souplesse d’utilisation. Elle peut s’adapter à de nombreuses situations.
Elle permet, notamment, car elle travaille rang par rang, de choisir la largeur des rangs la mieux adaptée à la culture. On adapte les travaux aux cultures et non pas l’assolement de l’exploitation aux moyens dont on dispose, la limite étant bien évidemment la force de traction maximale des ânes compatible avec leur bien-être.
La souplesse d’utilisation permet les associations de légumes. Cette technique est souvent prônées pour diminuer les risques parasitaires et favoriser les synergies entre plantes (excrétions racinaires, échanges d’éléments nutritifs, …).
·        La lutte contre le salissement
L’usage des moyens chimiques pour éviter le salissement des cultures étant très limité en maraîchage biologique, les travaux seront basés sur des actions mécaniques telles que le sarclage, le binage ou le buttage. La succession rapide des cultures et les cycles de production courts exigent des passages fréquents. En effet, les conditions de pousse des légumes sont également favorables aux conditions de germination et de pousse des plantes adventices dont certaines apprécient les terres particulièrement riches. Les passages fréquents vont avoir deux inconvénients majeurs en production mécanisée: la pollution atmosphérique sous serre (l’effet en culture de plein champ étant moindre) et le tassement du sol
o       La pollution atmosphérique
Les serres ou plus souvent tunnels, même si ils sont aérés, sont des milieux confinés. Le passage répété de micro tracteur ou de motoculteur pollue l’atmosphère et par la même les sols et les légumes en place. Ceci est d’autant plus important que la condensation est forte.
La traction animale asine évite cet écueil. Elle permet de plus de travailler dans des cultures assez hautes et d’éviter ainsi un travail souvent réalisé manuellement.

o       Le tassement du sol
Comme dans toute action agronomique, le tassement du sol est en général néfaste. Il provoque une asphyxie des terres, modifie l’écoulement des eaux, empêche les systèmes racinaires de se développer et favorise l’apparition de certaines adventices indésirables (notamment certains rumex).
Le passage répété de tracteur tasse le sol, quelque fois sur des sols profonds et limoneux très en profondeur. Cet inconvénient n’existe pas avec la traction asine. Les passages répétés d’outils ne provoquent pas de tassement de sols. De plus, ces passages se font en général dans de meilleures conditions climatiques. En effet, il est en effet impératif en traction animale de tenir compte des conditions extérieures pour ne pas augmenter la pénibilité du travail.

·        La culture sous tunnel
o       Encombrement
Nous avons déjà parlé de l’avantage de la traction asine en terme de pollution par les vapeurs d’ hydrocarbures sous les tunnels.
Le travail en serre est particulièrement bien adapté à la traction asine car les rangs sont courts, les dégagements sont faibles et les hauteurs, notamment les accès, assez bas. Un autre avantage est la possibilité de travailler le sol alors que les cultures sont assez hautes. Le travail sous tunnel est en général un travail de précision. L’âne peut remplacer allégrement quelques heures de travaux effectués normalement manuellement.
·        La récolte
La récolte des fruits et légumes en maraîchage biologique est en général manuelle. L’âne peut être un auxiliaire précieux pour faire des économies de main d’œuvre et pour diminuer la pénibilité du travail.
o       Economie de main d’œuvre et pénibilité
C’est dans sa fonction transport que l’on utilisera l’âne pour la récolte. Il sera bâté, attelé à un tombereau ou tractant un traîneau. L’avancée systématique de l’animal dans le rang au fur et à mesure de la récolte permet de prendre en charge des quantités plus importantes, de récolter plusieurs cultures en même temps et d’éviter de porter des caisses et des cageots jusqu’au bout des rangs. Il est alors même possible dans certaines cultures de conditionner les légumes sur leur lieu de production.

des photos de la formation du 12 au 14 avril

https://picasaweb.google.com/106917304010487051593/Du12Au14Avril?authkey=Gv1sRgCL6T5NPhlcu6hQE#

un lien vers d'autres photos de la formation du 12 au 14 avril à Juillac

merci à la photographe: Camille

photos de la formation du 29 au 31 mars

https://picasaweb.google.com/106917304010487051593/Juillac2011?authkey=Gv1sRgCLjw8f3Ikqf30AE#

 vous trouverez ci-dessus le lien vers un diaporama merci aux contributions des photographes

nouveau compte rendu: maraichage du 29 au 31 mars 2011


Compte rendu formation
Traction asine en vue de travaux de maraichage
Session du 29 au 31 mars 2011

Présentation et objectifs des stagiaires
Pour trois d’entre eux , ayant participé à la précédente formation sr les travaux d’entretien forestier, cette nouvelle formation est une découverte pratique après avoir visité des sites où le maraîchage en Traction animale est pratiqué. L’objectif est pour eux de pratiquer en amateur à domicile et d’y faire des démonstrations publiques voire des formations
Trois autres, possedant des ânes, venaient voir ce qu’ils pouvaient faire avec leurs animaux chez eux
Deux autres jeunes qui n’avaient pas pratiqué avaient des objectifs d’utilisation à court terme en milieu professionnel : travaux dans la vigne en montagne pour l’un, travaux d’appoint dans les lieux difficiles d’accès pour l’autre berger en alpage
La plupart possède donc déjà des ânes ou des mules ou/et ont en ce sens des projets d’acquisition pour lesquels ce stage est une aide au choix.
La demande formulée était de connaître les travaux à envisager avec des ânes et en premier lieu de connaître les outils, leur rôle, leurs limites.
Différents outils ont donc été présentés.
La météo ne nous permettant encore pas de visualiser le travail fait au sol (un bon professionnel ne serait pas intervenu dans ces conditions), priorité a été accordée aux outils de travail profond (charrue et buttoir) tandis que la herse et le canadien n’ont été utilisés que pour l’apprentissage progressif du menage.
-              Une charrue, un buttoir et des dents de canadien montés sur un porte outil mis a point et en test pour l’INAM ont donc pu être essayés en terre lourde et collante
-              2 autres petites charrues légères de marque Ebra (âges courts) une à versoir à droite, une à versoir à gauche ont été utilisées.
-              Une herse trainée (1 o 2 éléments montés) de marque ebra
-              1 canadien Ebra monté avec 3 dents (5 dents en démonstration avec attelage à plusieurs ânes)
-              La kassine prommata montée avec la herse étrille n’a pu être utilisée en cette terre (tout comme la billonneuse) et le sera au stage suivant
La majorité des stagiaires n’avaient pas de connaissance de ces travaux même en travail mécanique ; ce qui s’est ressenti quelquefois dans l’utilisation des outils (notamment de la charrue)
Chacun n’ayant pas le même niveau d’approche ni les mêmes attentes a progressé à son rythme y compris dans la pratique avec outil
La herse trainée même si elle ne donnait pas de résultats techniques dans cette terre a ainsi permis au débutant de mener seul loin de la tête de l’animal (essai avec 1 puis 2 éléments) et d’apprendre le ½ tour en bout de rang, herse pivotant sur place, ânes se déplaçant autour, la maîtrise consistant à tourner au plus court sans renverse la herse
Puis les stagiaires se sont essayés au canadien, outil assez stable facile à mener sur rangs nus d’abord à deux meneurs (1 à l’âne l’autre à l’outil) puis seul.
Et enfin les charrues (avec et sans porte outil versoir à gauche et versoir à droite) et le buttoir sur le port outil ; outils qui demandent à être dirigés fortement par le meneur.
En première observation les différents meneurs ont trouvé que les manchons étaient trop bas et que des poignées (type vélo) apportaient du confort.
Avec plus de pratique et sous la conduite du formateur il est apparu que la tentation du meneur à l’outil était d’appuyer top fortement (labour trop profond facilement observable) sur les manchons et donc de s’arc bouter au lieu de guider simplement, ce qui modère l’observation première.
Néanmoins une taille unique de hauteur d manchons ne semble pas effectivement prendre en compte les différentes tailles des meneurs.
Et un essai avec différentes hauteurs réglables sera donc fait par l’INAM pour pallier ce manque sur les différents matériels proposés sur la marché français . sSul Prommata propose un volant à trois positions.
De même les appuis sur les manchons gauche ou droite des charrues simples était souvent au début trop forts ce qui déviait constamment l’outil.
Ainsi chacun a pu constater que la ligne droite (reprise en épreuve de concours d’utilisation) était un exercice difficile et très important pour les travaux.
Même constat en ce qui concerne le versoir de la charrue INAM en test, si la première réflexion était que sa forme haute n’était pas assez elliptique pur permettre une bonne retombée de la terre soulevée, force est de constater que ce défaut a été accentué par une terre collante (qui ne retombait pas restant sur le versoir) et une prise trop large de sillon (idéal de 15 x 15) non prévue pour ce matériel.
Le travail de buttage a pu être parfaitement réalisé malgré la consistance de la  terre avec un seul âne (Simay) qui s’est montré tenace à l’ouvrage (malgré un petit gabarit) ;  les derniers rangs avec l’acquisition d’expérience ont été effectués à un seul meneur.
le dernier matin les conditions devenant trop difficiles les stagiaires ont pu voir les limites du travail et deux ânes en file (Quebo et simay) ont pu effectuer le travail sans peiner.
Dans ce terrain quelques soit les roues de terrage utilisées (grandes petites ajourées ou pleines) toutes ont dû être souvent dégagées de la terre les empêchant de tourner et aucune s’est avérées meilleure en cette situation.

Sur  les harnais
Les croisières coton déjà raccourcies de la paire Rodéo raboliot sont encore trop longues pour ces petits ânes
Si l’on veut donc des tailles plus règlables un autre système est à étudier en gardant le coton et les mousquetons très agréables lavables et modulaires.
Peut être en gardant la guide principale et différentes longueurs de croisières à monter à partir de l’anneau (plutôt que des règlages in situ sur croisières modulables qui risquent d’être toujours déréglées )…attention à bien les répertorier pour garder la cohérence intérieur extérieur ..un signe distinctif de couleur semble facile à mettre en œuvre pour chacune des tailles.
Le porte trait élastique à mousqueton s’avère le plus adapté aux travaux (et encore  plus dans les conditions météo rencontrées)
Les colliers nordiques réglables se sont vite avérés peu performants pour ces travaux de force aux yeux des stagiaires qui hésitent souvent à investir dans un collier de traction fixe (un collier par âne tant les réglages de taille sont réduits sur ces colliers rigides) mais qui pourront y avoir un recours judicieux pour des essais ou des ânes en croissance et développement.

Sur le menage
Seuls trois stagiaires avaient pratiqué, notamment lors du précédent stage, la première après midi a donc après présentation et apports théoriques de base (voir précédent compte rendu) permis à chacun une prise en main de chacun des  animaux proposés aux longues rênes au traineau, en simple  ou en paire
Ont donc été menés
-              Quebo Ane de  Pyrénées dit d’école (1.35, 350 kg)
-              Simay Ane normand dit d’école 1.20, 220 kg
-              1 paire d’ânes normands Rodéo et Raboliot (1.15 220 kg) , ânes rodés au travail en paire
-              1 paire d’ânes normands Sacazic  et Tempo (1.25 puissants 260 kg) ânes énergiques et en compétition l’un avec l’autre
Au niveau du ressenti du menage chacun a trouvé ses préférences par rapport aux animaux (gabarit, impulsion, finesse de bouche etc) et aux configurations
Les plus avancés des stagiaires se sont essayés au menage âne et outil seul qui est l’objectif à atteindre dans un contexte économique classique
Ils ont découvert (ou redécouvert) l’importance du positionnement du corps du meneur pour indiquer la direction à l’animal (en + des guides et de la voix) l’exemple le plus criant étant les ½ tours en paire en bout de rang
Il est à noter que les profils des différents meneurs ont engendré des attitudes concordantes des animaux : Quebo séduisant ces dames novices devait par exemple être très sollicité pour se remettre dans le collier au rythme d’un meneur pus énergique,
Plusieurs essais ont été faits pour montrer les possibilités et limites des animaux .
 Ainsi la paire Raboliot Rodéo tirait parfaitement la charrue , en outre dans cette configuration un âne de la paire aide le meneur en se positionnant automatiquement dans le sillon précédent en le gardant tout le rang (ici Raboliot)
Mais lorsqu’on repositionne les ânes différemment , par exemple pour garder l’âne le plus tirant dans le sillon parce qu’on change de charrue (versoir à gauche et non plus à droite) il faut deux rangs de travail pour retrouver l’équilibre dans la paire (Il s’est néanmoins trouvé plus vite qu’en gardant les ânes dans la même position et en demandant à Rodéo de suivre la raie et non plus à Raboliot ; là on touchait la hiérarchie entre eux )
Il était important que les stagiaires appréhendent ces « calages » d’animaux sur les meneurs ou en réalisant au travers des différents essais les changements de situation qui demande une reprise de menage (on oublie trop facilement sur des stages très préparés qu’il y a du travail avant d’arriver à cette harmonie et il serait dangereux de laisser croire sue n’importe quel animal non préparé peut travailler aussi facilement et en sécurité)
Le travail avec du vivant a du bon, l’animal sait ce qu’il a à faire,mais il doit comprendre la nouvelle donne quand on la change ; illustrant parfaitement ainsi l’objectif de la formation qui est de travailler avec l’animal et non l’utiliser.
un stagiaire a même noté qu’une simple hésitation de sa part entrainait l’arrêt de l’animal qui ne se sentait plus accompagné.
Les recours à ces différentes configurations ont d’autant plus été comprises dans leur utilité (qu’il ne s’agissait  pas de gesticulations techniques) sur cette terre difficile pour les animaux  Ainsi le travail en file du dernier matin a diminué la pénibilité du travail se Simay seul et montré son intérêt dans le respect des buttes (par rapport au travail en paire même si le ½ tour en bout de rang est consommateur d’espace ; une configuration qui peut être une réponse ponctuelle à des situations difficiles)
A cette occasion l’observation des balances de collier s’est avérée particulièrement parlante et lorsque la régulation des forces et allures s’est faite entre les animaux (et meneurs !!) chacun a pu constater la position à l’équilibre des balances.
Enfin pour visualiser la finalité de ces travaux des choux fourragers ont été repiqués sur les buttes en fin de stage qu’il conviendra de protéger de l’enherbement par des travaux en traction asine par la suite !! (ces buttes ont été faites uniquement au butoir et non à la billonneuse, pourtant très utilisée dans le maraîchage en traction animale celle-ci emmenant la terre entre ses disques par terrain aussi lourd

Sur le stage et la méthode
Si l’on reprend les commentaires d’évaluation , l’avis général est ce ce stage est intéressant du point de vue de la découverte du travail, des outils..
La méthode de manipulation des animaux sans démonstration préalable permet l’immersion voire de galérer un peu pour mieux profiter des conseils. Un stagiaire aimerait voir l’intervenant pour avoir un modèle.
Au-delà de ces commentaires chacun confirme qu’il ressort motivé ayant beaucoup appris grâce à un bon maître de stage
Que ce premier stage (suite dans 15 jours) est une bonne référence en terme de matériel (déplorant avoir auparavant acheté n’importe quoi faute de connaissance, le matériel acheté  ne répondant finalement pas aux attentes) qu’il reste une découverte et que les stagiaires désirant par la suite mettre eux même en place une formation disent avoir encore à apprendre.
Par contre il permet de commencer la pratique chez soi dans son jardin et même plus pour les plus avancés
Certains stagiaires ont été étonnés quant à la sécurité : les ânes étaient laissés après travail sans attache mais dételés (ce point n’étant pas négociable malgré l’insistance de certains stagiaires)
Le formateur a donc insisté sur cette prévention de dételer car les ânes pouvaient « au pire » rejoindre leur parc à vide, et rappelé que dans d’autre cadre (exemple intervention en  établissement ou en ville etc..) il faudrait procéder à l’attache systématique. Enfin qu’il s’agissait aussi d’ânes très d’école très rodés .

Pour conclure

Jean François Cottrant a rappelé en traction animale il n’y a pas de modèle , que contrairement à l’attelage  le travail à pied est assez peu normé, qu’il faut sentir (attendre le déclic) et travailler avec les animaux ,et qu’il continue sa mission de donner envie aux stagiaires de travailler avec leurs animaux.

Jacques Gounet président de l’Inam à l’initiative de ces formations, conclue que c’est ainsi qu’on redonnera à l’âne ses lettre de noblesse, qu’ils appartiennent non seulement au monde de la randonnée mais aussi et depuis toujours et de par le monde , au monde agricole et que c’est pourquoi il convient à chacun de découvrir les outils de travail et à l’INAM de faire son possible pour les acteurs trouvent leur bonheur en la matière sur le marché français.







jeudi 21 avril 2011

voici le premier compte-rendu, la formation du 3 au 5 novembre

Compte-rendu formation du 3 au 5 novembre INAM, rédigé par Armelle MENAGER

TRACTION ANIMALE ASINE
EN VUE DES TRAVAUX DE MARAICHAGE

La formation organisée par l’INAM sur le thème TRACTION ANIMALE ASINE EN VUE
DES TRAVAUX DE MARAICHAGE et proposée aux adhérents des associations nationales de race et de la FNAR s’est déroulée à Sanas, Juillac du 3 au 5 novembre 2010 encadrée par Jean François Cottrant.

Après présentation des attentes des stagiaires , il est apparu

• Que pour l’un d’eux maraîcher en traction animale cheval, cette formation avait pour but de connaître l’âne au travail
• Que pour les autres éleveurs âniers l’objectif était d’approcher les outils de maraîchage en traction animale, découvrir la pratique de ces outils, et se former au travail des ânes dans ces pratiques tant sur le plan théorique (possibilités limites conséquences en terme d’élevage, choix des animaux etc.) qu’en pratique.
Jean François Cottrant a donc présenté le dimensionnement des forces de traction en fonction de la force théorique de l’âne (liée à sa morphologie) ou d’ânes travaillant ensemble , du poids de l’outil, des résistances du terrain : pente profondeur….et du temps de travail demandé ainsi que l’alimentation ad hoc.

Puis sur le terrain des mesures de ces forces ont été faites (power point) avec les différents outils présentés et les différentes marques représentées :

• Kassine prommata (utilisée avec herse type étrille)
• Charrue Ebra
• Herse traînée Ebra
• Buttoir monté sur porte outil Mouzon
• Canadien Ebra monté en trois ou cinq dents
(entraînement préalable au traîneau )

Ce choix visait en effet à permettre (sans prétendre être exhaustif) aux âniers comme aux futurs maraîchers d’appréhender l’ensemble des acteurs de la filière asine allant de l’éleveur à l’utilisateur final, en ce qui concerne les harnais, les outils de maraîchage et les animaux soit l’état du marché :les besoins actuels , ceux émergeants , les différents modèles de matériel, les fabricants les vendeurs …ETC

LES HARNAIS DE TRACTION qui sont simples mais soumis à des forces importantes et à des conditions très salissantes.
Ainsi il a été utilisé des guides simples , à 2, à 3 en corde de coton lavable avec croisières amovibles (souplesse d’utilisation)
Des colliers nordiques, français, anglais ont pu être comparés : sur mesure ajustable plus propice au travail en force et les points de contact et de surveillance sur l’animal ont pu être repérés pour chacun

Il a été mis en évidence l’importance des porte traits dans le travail : souples et ne devant pas casser les traits , sans point d’accroche possible avec les guides.
Et il a été fortement insisté sur la finesse impérative du menage au mors coup de poing avec gourmette (recommandé par sécurité) dans le respect du bien être animal.


-ET POUR LES OUTILS
le porte outil Prommata avec son « volant » de prise en mains réglable
intérêt : porte outil unique sur lequel on adapte différents outils, stable lorsqu’il est utilisé en 2 roues
inconvénients poids du porte outils à vide et demi tour difficile laissé à l’appréciation de chacun le volant de guidage apprécié par certains et gênant d’autresmeneurs et ce suivant les pentes de terrain

une herse type étrille à passer sur les faux semis ou après la levée des semis (désherbage) sur le rang de semis (perte de certains plants, augmentation du tallage…)
Le travail de cet outil n’était pas visible dans le terrain concerné et pas toujours bien compris des stagiaires (technique récente mis en place par les agrobiologistes et reprise aujourd’hui par l’ensemble de la profession agricole)

la charrue Ebra menée aux manchons
avantages tout le poids à tirer de l’âne sera celui du travail de la terre qui sera fonction de la pression du meneurs (guidée par roue de terrage) tant en profondeur que latéralement
½ tour sur place facile
A noter qu’il s’agir d’une charrue à un seul versoir d’où un travail en planches

Inconvénients demande une bonne maîtrise latérale, dérapage lors de rencontre de caillou à rattraper, travail « physique » selon certains stagiaires. L’âge de cette charrue est court, donc la stabilité latérale s’en trouve diminuée.
Il est ici entendu que le labour demandé reste dans un horizon de 15 cm de profondeur, ceci non seulement eu égard à la force animale mais aussi par choix d’un travail du sol superficiel non violent visant à garder dans le premier horizon les transformations de matière organique notamment en garantissant les transformations aérobies et en considérant que le travail racinaire en maraîchage (rotation de cultures courte) reste dans cet horizon.
Dans ce contexte de choix technique, même le labour reste pertinent en traction animale asine(sur des surfaces modestes et après une culture )

Le travail de cette charrue dans un terrain lourd, collant et peu ressuyé a pu être correctement observé.

Le buttoir monté sur cadre Mouzon
Ce type d’outil est très souvent utilisé non seulement en culture légumière classiquement butée (pomme de terre) mais aussi par choix de culture dite « sur buttes » ou « sur billons » souvent choisi en petit maraîchage pour faciliter désherbage réguler l’ambiance hydrique, et optimiser le réchauffement du lit des plants

A noter en outre, ce qui n’a pu être observé sur place que ce type d’implantation est très bien adapté à la traction animale (visibilité des rangs pour l’animal , passe pieds …)

Après passages d’autres outils, le buttoir ainsi monté a été trouvé facile à mener et les résultats très visibles (seraient à comparer à des disques billonneurs pour apprécier les avantages inconvénients de chacun).

Le canadien 3 ou 5 dents :
Quelque soit le porte outil utilisé, les stagiaires ont pu constater la grande différence de force demandée à l’animal entre le montage 3 ou 5 dents et la profondeur de travail du sol.
Outre les aspects liés aux forces de traction (qui ont pu amener à atteler en paire ou en tandem) les largeurs de travail ont été constatées tant en ce qui concerne le travail des dents (outil de désherbage entre rangs ) que les passages d’animaux.
Par contre le travail de désherbage n’a pu être visualisé et le rôle de cet outil dans les différentes configurations de culture (à plat billons, rangs plus ou moins écartés) pas toujours assimilé.

La herse traînée Ebra
Cette herse étant très légère elle a dû dans ce terrain être alourdie par un poids extérieur pour griffer la terre mottée. Ce type de herse est en effet utilisée pour la finition du lit de semence et demande donc un travail préalable des différents outils , un terrain souple et très bien ressuyé
Elle a néanmoins été utilisée pour comprendre les passages et reprises de passage et travailler le ½ tour avec un outil traîné.

Enfin les travaux de récolte bâtés ou sur traîneau ont été abordés car ils sont pertinents sur rang ou en transport sur terrain difficile, pentu.

LES ANES
Les ânes mis à disposition étaient tous des animaux éduqués au travail mais présentaient des particularités de menage propres. Il s’agissait de
Quebo, âne des Pyrénées de 350 kilos
Simay, âne normand 230 kilos
Rodéo et Raboliot, ânes normands en paire
César, âne de Provence

Ainsi César, âne maraîcher de « métier » , 20 ans entrait dans le collier avec force et devait être mené fermement (bouche dure, guide à l’anneau du bas du mors)
Alors que Simay « âne d’école » plus jeune (4 ans) est d’un menage plus fin, bouche très réceptive (guide au banquet du mors)
Quebo, âne plus fort de par son gabarit a été mené à l’anneau du bas. Il est à noter pour Quebo qu’il reprenait de l’exercice après un break et qu’il s’est facilement remis au travail.
La paire Rodéo Raboliot, si elle est une paire entraînée en paire demandait surtout en début de travail à réguler la fougue de Raboliot tout en encourageant Rodéo prompt à laisser travailler l’autre (ânes de 5 ans) ce qui en menage peut paraître paradoxal
Après quelques passages cette régulation s’est faite automatiquement et les ânes ont été menés tous les deux au banquet du mors.
Les stagiaires ont aussi noté que le positionnement et l’avancement « dans la raie » sont assez instinctifs chez les animaux aidant ainsi le travail du meneur

Pour la paire il y a eu quelquefois concurrence pour ce positionnement entre les deux animaux. Celle nous concernant a travaillé conformément à son éducation avec Raboliot à gauche dans la raie et ce afin de garder l’équilibre trouvé (après quelques réglages vus plus haut) chez cette paire

LE DUR APPRENTISSAGE DU MENAGE AUX OUTILS
.

Les stagiaires meneurs , différemment entraînés à l’exercice préalablement à cette formation ont pour beaucoup eu du mal à mener sur ligne droite. Pour faciliter l’exercice cordeau et piquet ont été plantés pour les premiers rangs de charrue, de buttoir et de canadien

Pour la herse traînée la difficulté était donc double : il fallait visualiser le dernier passage (pas évident en cette terre) recouvrir d’une dent et aller droit sans aide de sillon visible
Le ½ tour en pivot de l’outil traîné donc sans prise en mains, a aussi posé difficulté à certains qui ont néanmoins maîtrisé l’exercice en fin de formation.
Avec les autres outils les manchons permettent de soulever le cadre et de pivoter autour de la roue ou versoir laissé au sol, technique appelant une multitudes de gestes dans un espace court (le plus court possible car les bouts de rang sont rognés au maximum an maraîchage compte tenu des petites surfaces exploitées ; argument en faveur de la traction, encore faut il maîtriser la technique du ½ tour !!

Les stagiaires ont aussi vite perçu que les animaux étaient à l’écoute de la voix et du positionnement physique du meneur (ce dernier essentiel en ½ tour) et qu’il n’était pas utile de porter fort la voix mais plutôt comme aux guides d’être toujours au contact et de donner des ordres clairs (attention aux gauche /droite et aux allez/recule ; en formation les ânes étant de plus à proximité les une des autres, ils entendent d’autres ordres donnés par les autres stagiaires à leurs congénères d’où l’importance de leur signifier qui leur parle (encouragement voix égale pour constituer une bulle âne/meneur)

L’objectif de cette formation était aussi de permettre aux stagiaires d’apprendre à mener dans différentes configurations, seul tout en maniant l’outil

Pour l’acquisition de ces savoirs, les meneurs ont donc commencé par travailler à deux (l’un aux guides, l’autre à l’outil) ce qui nécessitait en plus l’entente entre les deux meneurs !, puis un travail seul, objectif en maraîchage (réalité économique oblige)

En fin de formation ce point était inégalement acquis selon les stagiaires ou les outils ou les configurations d’animaux.
En effet le même apprentissage a été proposé en simple, en paire ou à 3, le menage se faisant de la même façon une fois maîtrisée la nouvelle donne avec les croisières, mais le ½ tour s’avérant encore plus difficile !

PERSPECTIVES

Rappelons que les observations ici consignées ne valent que pour le terrain et les conditions rencontrées


Sur ce point le travail de certains outils n’était pas observable
Par ailleurs certains stagiaires n’ayant aucune idée du rôle agricole de ces outils, ils n’ont pas vu comment s’en servait un maraîcher dans ses cultures


S’il est en effet idéal pour s’approprier la méthode de pouvoir fouler et refouler le sol avec les outils sans contraintes (menage hasardeux, passages nombreux…), il reste qu’il faudrait acquérir quelques bases des pratiques maraîchères pour comprendre le bien fondé des outils et la pertinence de la traction animale asine selon les contextes.


Ainsi le travail sur rangs plantés semble une deuxième étape à explorer pour les stagiaires qui souhaitent approfondir , ceux ci pouvant se présenter à plat ou sur billons
On pourrait donc envisager un premier travail de billonnage et des semis ou repiquage ; puis des travaux de désherbage et de rebutage (quelques notions de travail en maraîchage comme le labour léger les façons inversées le travail de la matière organique, la prévention de l’envahissement des maladies ou des ravageurs sont nécessaires pour mieux comprendre l’intérêt de ces interventions)


SUR LA FORMATION


L’éventail des niveaux des stagiaires était à son maximum : un pratiquant quotidiennement , un autre n’ayant jamais mené, d’autres ayant appris de façon empirique…
Chacun a progressé du point d’où il partait de façon significative


L’esprit très ouvert du groupe a permis beaucoup d’échanges et chacun s’est prêté au jeu remettant en cause ses acquis


Les ânes étaient très formateurs pour tous et reprenaient facilement le travail même après avoir été déboussolés par des ordres contradictoires et des menages aléatoires. En cela le stagiaire pour qui cet animal était une découverte a été agréablement surpris


Il a été constaté que les travaux en traction animale asine sont en force limités et qu’il convient de faire coïncider les façons culturales au terrain et à ce mode de travail
Peut-être peut-on considérer que la pénibilité du travail de l’âne représente un signal sur des conditions non adaptées !! Et qu’il favorise l’harmonie entre choix culturaux et choix d’interventions !!


Les outils présentés même s’ils ne prétendaient pas être exhaustifs présentaient un panel de fabricants et ouvraient la porte de chacun à la recherche de nouveaux outils. Ce point a été reconnu par les stagiaires comme un point fort et une référence professionnelle


La méthode très pratique (acquérir la sensation d’appuis sur le mors avant tout autre apprentissage) correspondait aux attentes et que la partie théorique (indispensable et ramenée au strict essentiel) n’a pas rebuté les stagiaires qui l’ont jugée essentielle et suffisante.


L’organisation et la logistique ont permis d’optimiser les temps de formation et notamment de réduire les temps de montage et remontage d’outil

Il est apparu qu’il pourrait être formé un groupe mail pour échanger sur d’autres expériences de terrain entre stagiaires sur tous les domaines approchés : ânes ,harnachements, outils, sols, plantes, récolte)

c'est le but de ce blog

le blog des stagiaires de traction asine à Juillac

nous essayons avec Armelle de lancer un espace de discussion autour de la traction asine ouvert à tous les participants qui ont assisté aux différents stages en 2010 et 2011.
nous essaierons de le tenir à jour avec les compte-rendus de formation, les nouveautés, les calendriers de manifestations,...
à très bientôt sur ce blog
Armelle et J-F