formation traction animale asine

Nous avons arrêté le calendrier des formations pour le premier trimestre 2017. Cinq stages sont au programme, vous pouvez les retrouver en cliquant ici



Pour toute formation de traction asine à la demande n'hésitez pas à nous contacter : formasine@gmail.com
06 32 23 61 94


vendredi 22 avril 2011

nouveau compte rendu: maraichage du 29 au 31 mars 2011


Compte rendu formation
Traction asine en vue de travaux de maraichage
Session du 29 au 31 mars 2011

Présentation et objectifs des stagiaires
Pour trois d’entre eux , ayant participé à la précédente formation sr les travaux d’entretien forestier, cette nouvelle formation est une découverte pratique après avoir visité des sites où le maraîchage en Traction animale est pratiqué. L’objectif est pour eux de pratiquer en amateur à domicile et d’y faire des démonstrations publiques voire des formations
Trois autres, possedant des ânes, venaient voir ce qu’ils pouvaient faire avec leurs animaux chez eux
Deux autres jeunes qui n’avaient pas pratiqué avaient des objectifs d’utilisation à court terme en milieu professionnel : travaux dans la vigne en montagne pour l’un, travaux d’appoint dans les lieux difficiles d’accès pour l’autre berger en alpage
La plupart possède donc déjà des ânes ou des mules ou/et ont en ce sens des projets d’acquisition pour lesquels ce stage est une aide au choix.
La demande formulée était de connaître les travaux à envisager avec des ânes et en premier lieu de connaître les outils, leur rôle, leurs limites.
Différents outils ont donc été présentés.
La météo ne nous permettant encore pas de visualiser le travail fait au sol (un bon professionnel ne serait pas intervenu dans ces conditions), priorité a été accordée aux outils de travail profond (charrue et buttoir) tandis que la herse et le canadien n’ont été utilisés que pour l’apprentissage progressif du menage.
-              Une charrue, un buttoir et des dents de canadien montés sur un porte outil mis a point et en test pour l’INAM ont donc pu être essayés en terre lourde et collante
-              2 autres petites charrues légères de marque Ebra (âges courts) une à versoir à droite, une à versoir à gauche ont été utilisées.
-              Une herse trainée (1 o 2 éléments montés) de marque ebra
-              1 canadien Ebra monté avec 3 dents (5 dents en démonstration avec attelage à plusieurs ânes)
-              La kassine prommata montée avec la herse étrille n’a pu être utilisée en cette terre (tout comme la billonneuse) et le sera au stage suivant
La majorité des stagiaires n’avaient pas de connaissance de ces travaux même en travail mécanique ; ce qui s’est ressenti quelquefois dans l’utilisation des outils (notamment de la charrue)
Chacun n’ayant pas le même niveau d’approche ni les mêmes attentes a progressé à son rythme y compris dans la pratique avec outil
La herse trainée même si elle ne donnait pas de résultats techniques dans cette terre a ainsi permis au débutant de mener seul loin de la tête de l’animal (essai avec 1 puis 2 éléments) et d’apprendre le ½ tour en bout de rang, herse pivotant sur place, ânes se déplaçant autour, la maîtrise consistant à tourner au plus court sans renverse la herse
Puis les stagiaires se sont essayés au canadien, outil assez stable facile à mener sur rangs nus d’abord à deux meneurs (1 à l’âne l’autre à l’outil) puis seul.
Et enfin les charrues (avec et sans porte outil versoir à gauche et versoir à droite) et le buttoir sur le port outil ; outils qui demandent à être dirigés fortement par le meneur.
En première observation les différents meneurs ont trouvé que les manchons étaient trop bas et que des poignées (type vélo) apportaient du confort.
Avec plus de pratique et sous la conduite du formateur il est apparu que la tentation du meneur à l’outil était d’appuyer top fortement (labour trop profond facilement observable) sur les manchons et donc de s’arc bouter au lieu de guider simplement, ce qui modère l’observation première.
Néanmoins une taille unique de hauteur d manchons ne semble pas effectivement prendre en compte les différentes tailles des meneurs.
Et un essai avec différentes hauteurs réglables sera donc fait par l’INAM pour pallier ce manque sur les différents matériels proposés sur la marché français . sSul Prommata propose un volant à trois positions.
De même les appuis sur les manchons gauche ou droite des charrues simples était souvent au début trop forts ce qui déviait constamment l’outil.
Ainsi chacun a pu constater que la ligne droite (reprise en épreuve de concours d’utilisation) était un exercice difficile et très important pour les travaux.
Même constat en ce qui concerne le versoir de la charrue INAM en test, si la première réflexion était que sa forme haute n’était pas assez elliptique pur permettre une bonne retombée de la terre soulevée, force est de constater que ce défaut a été accentué par une terre collante (qui ne retombait pas restant sur le versoir) et une prise trop large de sillon (idéal de 15 x 15) non prévue pour ce matériel.
Le travail de buttage a pu être parfaitement réalisé malgré la consistance de la  terre avec un seul âne (Simay) qui s’est montré tenace à l’ouvrage (malgré un petit gabarit) ;  les derniers rangs avec l’acquisition d’expérience ont été effectués à un seul meneur.
le dernier matin les conditions devenant trop difficiles les stagiaires ont pu voir les limites du travail et deux ânes en file (Quebo et simay) ont pu effectuer le travail sans peiner.
Dans ce terrain quelques soit les roues de terrage utilisées (grandes petites ajourées ou pleines) toutes ont dû être souvent dégagées de la terre les empêchant de tourner et aucune s’est avérées meilleure en cette situation.

Sur  les harnais
Les croisières coton déjà raccourcies de la paire Rodéo raboliot sont encore trop longues pour ces petits ânes
Si l’on veut donc des tailles plus règlables un autre système est à étudier en gardant le coton et les mousquetons très agréables lavables et modulaires.
Peut être en gardant la guide principale et différentes longueurs de croisières à monter à partir de l’anneau (plutôt que des règlages in situ sur croisières modulables qui risquent d’être toujours déréglées )…attention à bien les répertorier pour garder la cohérence intérieur extérieur ..un signe distinctif de couleur semble facile à mettre en œuvre pour chacune des tailles.
Le porte trait élastique à mousqueton s’avère le plus adapté aux travaux (et encore  plus dans les conditions météo rencontrées)
Les colliers nordiques réglables se sont vite avérés peu performants pour ces travaux de force aux yeux des stagiaires qui hésitent souvent à investir dans un collier de traction fixe (un collier par âne tant les réglages de taille sont réduits sur ces colliers rigides) mais qui pourront y avoir un recours judicieux pour des essais ou des ânes en croissance et développement.

Sur le menage
Seuls trois stagiaires avaient pratiqué, notamment lors du précédent stage, la première après midi a donc après présentation et apports théoriques de base (voir précédent compte rendu) permis à chacun une prise en main de chacun des  animaux proposés aux longues rênes au traineau, en simple  ou en paire
Ont donc été menés
-              Quebo Ane de  Pyrénées dit d’école (1.35, 350 kg)
-              Simay Ane normand dit d’école 1.20, 220 kg
-              1 paire d’ânes normands Rodéo et Raboliot (1.15 220 kg) , ânes rodés au travail en paire
-              1 paire d’ânes normands Sacazic  et Tempo (1.25 puissants 260 kg) ânes énergiques et en compétition l’un avec l’autre
Au niveau du ressenti du menage chacun a trouvé ses préférences par rapport aux animaux (gabarit, impulsion, finesse de bouche etc) et aux configurations
Les plus avancés des stagiaires se sont essayés au menage âne et outil seul qui est l’objectif à atteindre dans un contexte économique classique
Ils ont découvert (ou redécouvert) l’importance du positionnement du corps du meneur pour indiquer la direction à l’animal (en + des guides et de la voix) l’exemple le plus criant étant les ½ tours en paire en bout de rang
Il est à noter que les profils des différents meneurs ont engendré des attitudes concordantes des animaux : Quebo séduisant ces dames novices devait par exemple être très sollicité pour se remettre dans le collier au rythme d’un meneur pus énergique,
Plusieurs essais ont été faits pour montrer les possibilités et limites des animaux .
 Ainsi la paire Raboliot Rodéo tirait parfaitement la charrue , en outre dans cette configuration un âne de la paire aide le meneur en se positionnant automatiquement dans le sillon précédent en le gardant tout le rang (ici Raboliot)
Mais lorsqu’on repositionne les ânes différemment , par exemple pour garder l’âne le plus tirant dans le sillon parce qu’on change de charrue (versoir à gauche et non plus à droite) il faut deux rangs de travail pour retrouver l’équilibre dans la paire (Il s’est néanmoins trouvé plus vite qu’en gardant les ânes dans la même position et en demandant à Rodéo de suivre la raie et non plus à Raboliot ; là on touchait la hiérarchie entre eux )
Il était important que les stagiaires appréhendent ces « calages » d’animaux sur les meneurs ou en réalisant au travers des différents essais les changements de situation qui demande une reprise de menage (on oublie trop facilement sur des stages très préparés qu’il y a du travail avant d’arriver à cette harmonie et il serait dangereux de laisser croire sue n’importe quel animal non préparé peut travailler aussi facilement et en sécurité)
Le travail avec du vivant a du bon, l’animal sait ce qu’il a à faire,mais il doit comprendre la nouvelle donne quand on la change ; illustrant parfaitement ainsi l’objectif de la formation qui est de travailler avec l’animal et non l’utiliser.
un stagiaire a même noté qu’une simple hésitation de sa part entrainait l’arrêt de l’animal qui ne se sentait plus accompagné.
Les recours à ces différentes configurations ont d’autant plus été comprises dans leur utilité (qu’il ne s’agissait  pas de gesticulations techniques) sur cette terre difficile pour les animaux  Ainsi le travail en file du dernier matin a diminué la pénibilité du travail se Simay seul et montré son intérêt dans le respect des buttes (par rapport au travail en paire même si le ½ tour en bout de rang est consommateur d’espace ; une configuration qui peut être une réponse ponctuelle à des situations difficiles)
A cette occasion l’observation des balances de collier s’est avérée particulièrement parlante et lorsque la régulation des forces et allures s’est faite entre les animaux (et meneurs !!) chacun a pu constater la position à l’équilibre des balances.
Enfin pour visualiser la finalité de ces travaux des choux fourragers ont été repiqués sur les buttes en fin de stage qu’il conviendra de protéger de l’enherbement par des travaux en traction asine par la suite !! (ces buttes ont été faites uniquement au butoir et non à la billonneuse, pourtant très utilisée dans le maraîchage en traction animale celle-ci emmenant la terre entre ses disques par terrain aussi lourd

Sur le stage et la méthode
Si l’on reprend les commentaires d’évaluation , l’avis général est ce ce stage est intéressant du point de vue de la découverte du travail, des outils..
La méthode de manipulation des animaux sans démonstration préalable permet l’immersion voire de galérer un peu pour mieux profiter des conseils. Un stagiaire aimerait voir l’intervenant pour avoir un modèle.
Au-delà de ces commentaires chacun confirme qu’il ressort motivé ayant beaucoup appris grâce à un bon maître de stage
Que ce premier stage (suite dans 15 jours) est une bonne référence en terme de matériel (déplorant avoir auparavant acheté n’importe quoi faute de connaissance, le matériel acheté  ne répondant finalement pas aux attentes) qu’il reste une découverte et que les stagiaires désirant par la suite mettre eux même en place une formation disent avoir encore à apprendre.
Par contre il permet de commencer la pratique chez soi dans son jardin et même plus pour les plus avancés
Certains stagiaires ont été étonnés quant à la sécurité : les ânes étaient laissés après travail sans attache mais dételés (ce point n’étant pas négociable malgré l’insistance de certains stagiaires)
Le formateur a donc insisté sur cette prévention de dételer car les ânes pouvaient « au pire » rejoindre leur parc à vide, et rappelé que dans d’autre cadre (exemple intervention en  établissement ou en ville etc..) il faudrait procéder à l’attache systématique. Enfin qu’il s’agissait aussi d’ânes très d’école très rodés .

Pour conclure

Jean François Cottrant a rappelé en traction animale il n’y a pas de modèle , que contrairement à l’attelage  le travail à pied est assez peu normé, qu’il faut sentir (attendre le déclic) et travailler avec les animaux ,et qu’il continue sa mission de donner envie aux stagiaires de travailler avec leurs animaux.

Jacques Gounet président de l’Inam à l’initiative de ces formations, conclue que c’est ainsi qu’on redonnera à l’âne ses lettre de noblesse, qu’ils appartiennent non seulement au monde de la randonnée mais aussi et depuis toujours et de par le monde , au monde agricole et que c’est pourquoi il convient à chacun de découvrir les outils de travail et à l’INAM de faire son possible pour les acteurs trouvent leur bonheur en la matière sur le marché français.







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire