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vendredi 22 avril 2011

un article sur l'intérêt de la traction asine en maraîchage

L’intérêt de la traction asine en maraîchage biologique (Jean-François COTTRANT)

On observe une progression importante des ateliers de maraîchage biologique. Un certain nombre d’entre eux choisissent d’utiliser la traction animale et notamment asine. Quels en sont les avantages ?
·        Maîtrise de l’énergie
o       Les investissements et la main d’œuvre
Contrairement aux actions mécanisées, la traction animale ne nécessite pas d’investissements coûteux. Ceux-ci sont dans une proportion de 10 à 20 fois plus faibles en faveur de la traction animale par rapport à un équipement mécanisé. Ce rapport est dans la fourchette haute pour la traction asine. Ceci étant dit, les investissements nécessaires soit qualitativement importants (ânes, harnais et outils). La performance de l’exploitation en dépend.
Par contre la main d’œuvre nécessaire pour réaliser le même travail est plus importante. Le ratio dépend de la surface de l’exploitation, des cultures et des pratiques agronomiques. Quoiqu’il en soit, que l’on travaille ou non en traction animale, la main d’œuvre est importante en maraîchage biologique.

o       La traction
Une des principales caractéristiques de la traction asine est la maîtrise possible de la plus grande partie de l’énergie dépensée sur l’exploitation. L’exploitation sera donc, pour la production au moins, peu sensible aux fluctuations externes.
La limite du réservoir énergétique est cependant la force de traction des ânes.

o       La fumure animale
Les engrais produits sur l’exploitation vont fournir une base de fertilisation des cultures. L’apport de fumure animale est un avantage non négligeable. Le fumier d’âne est riche en carbone et relativement pauvre en azote. Son utilisation directe est donc délicate. De plus la fréquence des cultures ne permet souvent pas une décomposition totale du fumier. Il est donc préférable de composter le fumier avec les autres déchets organiques de l’exploitation. Ceci a aussi l’intérêt de ne pas recycler directement les graines des adventices de cultures que l’on veut éliminer (voit chapitre suivant sur les prairies temporaires).

·        L’occupation du sol
L’introduction de la traction asine dans un système maraîcher est consommateur d’espace. Cette consommation peut être mise à profit par l’exploitant en optimisant la surface tant en terme d’assolement que de rotation.
o       L’introduction et la valorisation de prairie temporaire dans la rotation
L’utilisation d’âne nécessite un minimum de prairies pâturables. Le minimum est de 30 ares par animal. En plus de ses deux fonctions pour l’animal (production d’herbe fourragère et  disponibilité d’un parcours), la prairie opère un nettoyage des sols après plusieurs années de cultures intensives durant les quelles les adventices se sont développées. La prairie temporaire est donc un moyen efficace de lutte contre le salissement des futures cultures. Mais son rôle ne se limite pas là : elle permet de rééquilibrer le rapport C/N des sols (il faut alors choisir les bonnes espèces et les bons mélanges en fonction de son sol) et, par l’action de ses système racinaires, elle favorise l’activité microbienne du sol et les échanges entre les différents horizons. Elle diminue ainsi l’effet « semelle de labour ».
Pour être efficace, la prairie temporaire ne doit être surpâturée et doit être implantée sur des périodes assez longues mais on tiendra aussi compte des éventuels problèmes de parasitisme : le durée optimale semble être de trois ans.

o       L’optimisation du parcellaire
Sur des petites surfaces, ce qui est souvent le cas en maraîchage biologique, l’accès aux cultures est consommateur d’espace. Avec la traction animale asine, cet espace peut être réduit au minimum, voir complètement absent. En effet, les animaux peuvent accéder à toutes les parties de l’exploitation en passant à travers les cultures. De même, les zones de retournement en bout de rang ne doivent pas être aussi conséquentes qu’avec des engins mécanisés ou des chevaux, les animaux pouvant même rentrer dans la culture suivante pour terminer le rang.

o       L’optimisation de l’espace (inter rang, association)
Les rangs courts ne sont pas non plus un obstacle aux cultures attelées. Une des caractéristique importante de la traction animale asine est sa souplesse d’utilisation. Elle peut s’adapter à de nombreuses situations.
Elle permet, notamment, car elle travaille rang par rang, de choisir la largeur des rangs la mieux adaptée à la culture. On adapte les travaux aux cultures et non pas l’assolement de l’exploitation aux moyens dont on dispose, la limite étant bien évidemment la force de traction maximale des ânes compatible avec leur bien-être.
La souplesse d’utilisation permet les associations de légumes. Cette technique est souvent prônées pour diminuer les risques parasitaires et favoriser les synergies entre plantes (excrétions racinaires, échanges d’éléments nutritifs, …).
·        La lutte contre le salissement
L’usage des moyens chimiques pour éviter le salissement des cultures étant très limité en maraîchage biologique, les travaux seront basés sur des actions mécaniques telles que le sarclage, le binage ou le buttage. La succession rapide des cultures et les cycles de production courts exigent des passages fréquents. En effet, les conditions de pousse des légumes sont également favorables aux conditions de germination et de pousse des plantes adventices dont certaines apprécient les terres particulièrement riches. Les passages fréquents vont avoir deux inconvénients majeurs en production mécanisée: la pollution atmosphérique sous serre (l’effet en culture de plein champ étant moindre) et le tassement du sol
o       La pollution atmosphérique
Les serres ou plus souvent tunnels, même si ils sont aérés, sont des milieux confinés. Le passage répété de micro tracteur ou de motoculteur pollue l’atmosphère et par la même les sols et les légumes en place. Ceci est d’autant plus important que la condensation est forte.
La traction animale asine évite cet écueil. Elle permet de plus de travailler dans des cultures assez hautes et d’éviter ainsi un travail souvent réalisé manuellement.

o       Le tassement du sol
Comme dans toute action agronomique, le tassement du sol est en général néfaste. Il provoque une asphyxie des terres, modifie l’écoulement des eaux, empêche les systèmes racinaires de se développer et favorise l’apparition de certaines adventices indésirables (notamment certains rumex).
Le passage répété de tracteur tasse le sol, quelque fois sur des sols profonds et limoneux très en profondeur. Cet inconvénient n’existe pas avec la traction asine. Les passages répétés d’outils ne provoquent pas de tassement de sols. De plus, ces passages se font en général dans de meilleures conditions climatiques. En effet, il est en effet impératif en traction animale de tenir compte des conditions extérieures pour ne pas augmenter la pénibilité du travail.

·        La culture sous tunnel
o       Encombrement
Nous avons déjà parlé de l’avantage de la traction asine en terme de pollution par les vapeurs d’ hydrocarbures sous les tunnels.
Le travail en serre est particulièrement bien adapté à la traction asine car les rangs sont courts, les dégagements sont faibles et les hauteurs, notamment les accès, assez bas. Un autre avantage est la possibilité de travailler le sol alors que les cultures sont assez hautes. Le travail sous tunnel est en général un travail de précision. L’âne peut remplacer allégrement quelques heures de travaux effectués normalement manuellement.
·        La récolte
La récolte des fruits et légumes en maraîchage biologique est en général manuelle. L’âne peut être un auxiliaire précieux pour faire des économies de main d’œuvre et pour diminuer la pénibilité du travail.
o       Economie de main d’œuvre et pénibilité
C’est dans sa fonction transport que l’on utilisera l’âne pour la récolte. Il sera bâté, attelé à un tombereau ou tractant un traîneau. L’avancée systématique de l’animal dans le rang au fur et à mesure de la récolte permet de prendre en charge des quantités plus importantes, de récolter plusieurs cultures en même temps et d’éviter de porter des caisses et des cageots jusqu’au bout des rangs. Il est alors même possible dans certaines cultures de conditionner les légumes sur leur lieu de production.

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